Henderson, l’autre capitaine de l'Angleterre
Le milieu de Liverpool s’avance comme le garant de l’équilibre anglais.
- Publié le 24-06-2018 à 12h40
Le milieu de Liverpool s’avance comme le garant de l’équilibre anglais. Que toute la lumière ait été captée par Harry Kane ne va pas empêcher Jordan Henderson de continuer son travail dans l’ombre. Les missions sont bien réparties : quand Kane sauve la reine, Henderson la protège. Après l’égalisation de la Tunisie, le milieu a multiplié les prises de paroles. A repositionné ses partenaires, leur demandant de ne pas se disperser. De continuer à suivre la voie tracée par Gareth Southgate. Et lui l’a exploré en premier, avec 64 passes réussies (soit 84 %), 4 duels remportés sur 4 et une prestation sans réelle fausse note.
Sa titularisation n’était pourtant pas acquise. Eric Dier partait avec une longueur d’avance. Pour son profil jugé plus adapté au poste puisqu’il est capable d’évoluer aussi en défense centrale et donc de compenser les montées de la charnière centrale dans son dos.
Parce qu’il a aussi pour lui cette appartenance à la Spurs connexion avec son ex-partenaire à Tottenham Kyle Walker et les actuels Kieran Trippier, Dele Alli et Harry Kane. Mais en une sortie, Henderson a mis fin au débat.
Au lendemain de son 28e anniversaire, le milieu a prouvé contre les Aigles de Carthage qu’il pouvait aussi être utile qu’en club en s’imposant comme le garant de l’équilibre d’une équipe dont le sens de gravité penche très nettement vers l’avant.
"Ce qui ne me surprend pas", a noté Steven Gerrard sur la BBC. "Hendo a été critiqué ces dernières années mais j’ai travaillé avec lui et ce n’est pas qu’un joueur fabuleux, c’est aussi quelqu’un de très bien. C’est quelqu’un qui travaille dur sur le terrain, qui reste toujours à la fin de l’entraînement à travailler tous les compartiments de son jeu. Il est toujours dans la salle de sport, il vit pour ce jeu et c’est merveilleux de le voir si bien jouer et je pense qu’il va encore progresser pour devenir un joueur du top."
Les mots du mythique capitaine de Liverpool à l’égard de son successeur sont plein de bienveillance. Henderson a longtemps souffert de la comparaison avec le mythique capitaine des Reds, de ses saisons à autant de buts qu’un attaquant quand lui n’en a jamais marqué plus de 7. "Mais ce n’est pas le type de joueurs qui va marquer 15 ou 20 fois par saison", l’a encore défendu Gerrard. "Il abat un travail considérable au milieu, souvent dans l’ombre. Il gratte des ballons et il les utilise très bien."
Quand Southgate lui reprochait de ne pas les lâcher assez vite, Henderson s’est distingué par sa capacité à jouer en première intention face aux Tunisiens. Prouvant aussi que la perte de ce brassard qu’il a porté jusqu’au début de la préparation ne l’avait pas affecté, alors qu’il avait pris quatre jours seulement avant la finale de la Ligue des Champions à Kiev que Kane allait en être désormais le détenteur…
"Quand Gareth me l’a dit, j’étais très heureux pour Harry parce que c’est un joueur fantastique. Que je sois capitaine ou non n’est pas important. Nous avons beaucoup de leaders, Gareth insiste là-dessus et nous ne voulons pas trop mettre de pression sur Harry. C’est important pour lui et pour le groupe", a souligné celui dont la parole porte quand Kane a plus de réticence à s’exprimer.
Preuve avec cette mise en garde si tôt la victoire arrachée devant la Tunisie dans le temps additionnel. "Je me rappelle qu’à l’Euro, nous avons gagné le match contre le Pays de Galles dans les dernières minutes et tout le monde s’était enflammé. Deux matches plus tard, nous étions dehors et les gens disaient que nous étions les plus mauvais. La Tunisie est passée, avançons."
En pleine lumière ou dans l’ombre.
Jonathan Lange